Rythmes circadien
de diverses fonctions physiologiques de l'Homme adulte sain, actif et au repos
(pouls, pression artérielle, excrétions urinaires des I7-OHCS, des
catécholamines et du potassium). Test du Cosinor,
par A. REINBERG, F. HALBERG, J. GHATA, P. GERVAIS, Ch. ABULKER, J. DUPONT
et Cl. GAUDEAU
(Laboratoire de Physiologie, Fondation
A. de Rothschild, 29 rue Manin, Institut BIaise Pascal, C.N.R.S., Paris. Chroniobiology Laboratories, University
of Minnesota Medical School, Minneapolis, Minn. 55455, U.S.A.
Chez sept
volontaires adultes sains, les variations circadiennes de 7 fonctions
physiologiques ont été étudiées dans deux circonstances : A) activité diurne
habituelle et régime alimentaire spontané ; B) pendant 36 h, repos complet au
lit et régime hvpocalorique (336 cal/24 h). Dans ces deux circonstances pour
tous les sujets : obscurité (et sommeil) de 2300 à 08oo
h, mesures (pouls et P.A.) et collecte des urines toutes les 4 h (début à 0700)
pendant 24 h. Les séries temporelles des valeurs obtenues ont été analysées par
des calculs électroniques suivant la méthode du Cosinor (HALBERG et coll.,
1965; HALBERG, TONG et JOHNSON: 1967; HALBERG et REINBERG, I967). Elle permet
d'estimer les valeurs de divers paramètres servant à caractériser un rythme phvsiologique,
en particulier son amplitude, C, et sa phase f, etc. pour
une période d'essai qui est égale à 24 h dans les cas analysés ici. C et f sont donnés avec leurs limites de confiance pour une sécurité statistique
de 95 %. f est l'acrophase, c'est-à-dire le
sommet circadien de la fonction; il peut être exprimé en heures et minutes,
avec pour phase de référence minuit, à condition d'indiquer le mode de
sychronisation des sujets.
Pour toutes les fonctions étudiées, la détection du
rythme est statistiquement significative. Autrement dit,
le repos complet au lit et le régime hypocalorique ne font pas « disparaître »
les rythmes circadiens des fonctions étudiées et, en particulier, ceux
concernant les excrétions urinaires des catécholamines (adrénaline, noradrénaline,
HMI\IA) et du potassium. Ces résultats s'opposent donc à l'hypothèse suivant
laquelle ce seraient les alternances (le repos et d'activité physique qui
expliquerait les variations circadiennes des catécholamines sécrétées et
excrétées [ELMADJIAN et coII. (I956); von EULER et coll. (1955) ; KÂRKI (1956) ; von STUDNITZ (1960)].
Les estimations de
f (heures minutes) pour l'étude A sont les suivantes: 17 OHCS: 1228 (0812 - 15 28); K: 1412
(1300 – 1736) ; Adrénaline: 1348 (1004-
I716) ; Nor-adrénaline: 1428 (1156- 1712) ;
Acide hydroxyméthoxy-mandélique HMMA : 1444 (1208- I722) ;
Pression artérielle systolique : 1549 (1300-1736)
et pouls: 1628 (1420 – 1812). Pour l'étude B,
les f obtenus sont les suivants: 17 OHCS: 1304
(I000-1532) ; K: 1324 (I032 -
15 24); Adrénaline: 1220 (0904- I436);
Nor-adrénaline: 1224 (0628- 1448) ; HMMA
: 1256 (1016- I448) ; Pression artérielle
systolique : 1532 (1420-1636) et Pouls 1400
(1104 - 1700)
Dans les deux
circonstances envisagées les acrophases des fonctions reflétant les activités
des surrénales : I°restent relativement bien groupées ; 2° se situent dans le même secteur temporel, et 3° précèdent en
phase les sommets de variations circadiennes du pouls et la pression artérielle
systolique.
ELMADJIAN, F.,
LAMSON, E. T. et NERI, R. (1956). J.
Clin. Endocr. Metab., 16, 222. - von EULER, U. S.,
HELLNÈR-BJÖRKMAN, S. et ORWEN, L. (I955). Acta plysiol.
scand., 33, suppl. 118,
10-16 - HALBERG, F., ENGELI, M.,
HAMBURGER, C. et HILLMAN, D.(1965). Acta Endocr., Suppl. 103, -54. -
HALBERG, F. et REINBERG, A. (1967). J.
Physiol. Paris, 59, I bis, 117-200.- HALBERG, F., TONG,Y.L. et
JOHNSON, E. A. (1967). In : The
Cellular aspects of Biorhythms, (8th Int. Congr. Anat.) Springer
éd., Berlin, pp. 20-48. - KÄRKi,
N. T. (I956). Acta physiol.scand., 39, suppl.
132, I-96. - von STUDNIZ, W. (1960).
Scan. J. clin. lab. Invest.,
12, suppl. 38, I-73.